A la recherche de l'honneur

Finistère, février 2016. Sylvie Bernard ©, photographe

Suite au mouvement dit des Gilets Jaunes, Emmanuel Macron a parlé. C'est le moins qu'on pouvait attendre de lui. Pas le plus, loin de là.

Il a fait quelques promesses catégorielles. Ses ministres les évoquent déjà comme des réalisations. Leurs commentateurs ont une nouvelle fois oublié la fameuse phrase de Henri Queuille reprise par Jacques Chirac : "les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent".

Ces promesses ne touchent en rien aux privilèges existants, certains créés par le jeune président. L'étymologie du mot privilège ramène à loi privée, loi différenciée selon les individus. L'exact contraire de l'idéal républicain. Par ces promesses, Monsieur Macron s'éloigne un peu plus encore de sa fonction de Président de la République.

Les enjeux sont grands, plus grands que l'ensemble des enjeux jamais rencontrés par l'humanité. Au regard de l'histoire, ce n'est pas peu dire !

Nos politiques sont petites.

Devant son écran, ou non, chacun s'est posé la question : suis-je parmi ceux qui, si les promesses sont tenus, vont avoir droit à picorer quelques miettes de l'offrande royale ?

Flattés, ceux qui se pensent gagnants changent déjà de posture. Les perdants sont frustrés de ne pas faire partie des petits gagnants présumés. Ils resteront du côté de ceux qui protestent.

La dérogation, terme policée du passe-droit, a de beaux jours devant elle. La justice sociale est martyrisée un peu plus. Le ciment du contrat social continue de s'effriter.

Le droit à détruire notre habitation terrestre est maintenu, encouragé même, par exemple en laissant à quelques-uns les moyens d'additionner les vols aériens, et même en les augmentant.

Nous n'avons pas assimilé les enjeux de nos politiques.

Nous nageons dans la médiocrité.