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SANS CONCESSION

Construire

L'Ecole d'Athènes, fresque de Raphaël

L'Ecole d'Athènes, fresque de Raphaël

Aujourd'hui 8 décembre 2018 sera le quatrième samedi de manifestation du mouvement dit des Gilets Jaunes. On s'attend à des affrontements. Télévisées en direct, diffusées sur les réseaux internet, les images prolongeront les heurts dans un mélange de défouloirs, de spectacle, et, quand même, de revendications, de réponses gouvernementales et de luttes de pouvoir.

Un mouvement lycéen et étudiant de contestation semble se mettre en place. Il est désordonné et, à ce titre, critiqué par des bien-pensants qui n'ont, de fait, jamais imaginé la difficulté qu'il y a à s'organiser dans ce genre de situation.

Les rebelles de mai 1968 connaissent cette difficulté. Certains d'entre eux sont parvenus à rejoindre la bourgeoise dans son idéal : vivre très confortablement sans travailler (le mot est pesé). Il y a un demi-siècle, ils combattaient l'organisation de la société basée sur le maintien de cette bourgeoisie au prix de l'asservissement de ceux qui vivaient pauvrement en travaillant dur. Quelques décennies plus tard, la vérité oblige à constater que les plus virulents contestataires de l'époque sont devenus les plus disciplinés chiens de garde de cette organisation hiérarchique de classes.

Pour faire court, on pourrait citer André Glusksmann, décédé en 2015 après avoir soutenu Nicolas Sarkozy, Romain Goupil qui décrit Emmanuel Macron comme "un rebelle du système", Bernard Kouchner qui évoque "un oiseau très rare" en la personne du Président de la République, Alain Geismar, Roland Castro, Daniel Cohn-Bendit, tous actifs soutien du Président dont la première mesure fut la suppression de l'impôt sur la fortune, redistribution que, hurlant, ils avaient appelée dans la rue avant que, fruits de leur exposition médiatique, leurs richesses ne les y assujettissent.

La Jeunesse n'est pas une question d'âge...

La politique du "rebelle de 2018", que ces anciens révolutionnaires ont contribué à installer au pouvoir, se résume simplement : mesdames et messieurs de la roture, il va falloir plus encore vous serrer la ceinture et, simultanément, baisser votre froc devant la noblesse.

Eternel recommencement.

Au XXIe siècle, le sabotage de la planète par une population humaine trop nombreuse et trop gourmande nécessite de se serrer la ceinture. C'est urgent. Le consentement majoritaire est possible. A une condition : qu'une partie de la population n'ait pas le sentiment de devoir parallèlement baisser son pantalon.

Comment ? Là est la question.

Voici quelques propositions qui, évidemment, valent dans leur ensemble.

1) Mise en place d'un Revenu d'Héritage Universel. Nous naissons libres et égaux en droits. Nous avons donc tous droit à l'héritage des avancées des connaissances théoriques et des techniques qui, aujourd'hui, fondent une richesse globale très supérieure à celle des époques précédentes. Nous avons tous droit à une part de cette richesse collectivement héritée. Le RHU est versé à l'ensemble des individus majeurs du pays, quels que soient leurs activités, leurs autres revenus et leur patrimoine. Il est reçu sans condition, et sans lourdeur administrative. La fixation de son montant est une affaire très sérieuse qui demande une réflexion.

2) Hormis les allocations familiales, elles aussi soumises à aucune condition, aucune autre subvention n'est versée à quelque individu que ce soit, quelque société, quelque entreprise, quelque association que ce soit. C'est une question d'égalité et de liberté. Le gain en fonctionnement administratif est très important. Ces disparitions assainissent les relations des administrés avec leur élus, qui sont libérés de la distribution forcément clientéliste de la richesse publique.

3) L'activité est libre. Les revenus d'activité ne sont soumis à aucune taxation jusqu'au plafond du revenu d'humilité.

4) Mise en place du Revenu Plafond d'Humilité et du Patrimoine Plafond d'Humilité. Leur existence conjointe n'est que la traduction du principe de réalité de la finitude des capacités de la Planète. Nous devons nous rendre à l'évidence : nos trains de vies doivent être limités (pour la plupart d'entre nous, cette limite n'est pas atteinte par nos niveaux de vie actuels). C'est une question de survie collective. Il ne sera pas défini un montant du RPH, mais un rapport avec le RHU (exemple : 10 fois). Ce rapport est une affaire très sérieuse qui demande une réflexion. Sa mise en place ne sera pas simple. La frontière du pays sera évidemment ouverte aux individus qui souhaiteront laisser leur place à une jeunesse qui, c'est certain, comportera suffisamment de talents et d'ambitions pour les remplacer. L'instauration du PPH sera complexe. Elle passera par un inventaire et une transition qui seront des affaires très sérieuses demandant calmes réflexions.

5) Maintien d'une TVA.

6) Définition claire du service public. Il est exclusivement financé et géré par les pouvoirs publics, lesquels n'interviennent pas dans le domaine privé qui évolue dans le cadre de la loi. L'école jusqu'à l'université, la santé (toute la santé), la police, la justice, la défense, l'énergie, le transport collectif font intégralement partie du service public.

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N
Plutôt que la France championne du monde de foot, les Gilets Jaunes, eux, devraient faire retrouver une certaine fierté légitime à être Français. Ce mouvement pourrait même être le fer de lance d'un vaste mouvement européen qui viendrait chasser la bande de malfaiteurs qui prétendent faire l'Europe actuellement. Le moteur de l'économie ne doit plus reposer sur l'exploitation du sur-travail, seule source de valeur pour le capital. Il faut avoir à l'esprit qu'une usine qui n'a que des robots exploite de fait tous les autres travailleurs qu'elle ne paie pas. La plus-value est extorquée à l'ensemble de la classe ouvrière par l'ensemble de la classe bourgeoise ! La classe bourgeoise qui peut vivre juste de son capital. Dans cette société là, dans cette Europe là, dans ce monde là, le travail sera toujours considéré comme un coût ! Quelle ironie !!!
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E
Hello Norbert. Je crois vraiment que notre Société est pleine de contradictions. Vendredi soir j'ai mangé avec des copains, sportifs, dont un qui travaille, avec des responsabilités, au service maintenance dans une entreprise moyenne de l'agro-alimentaire. Cette entreprise a le savoir faire, des machines, du personnel, mais elle est obligée de refuser des commandes à ses clients ! Pourquoi ? Faute de personnel suffisant à la Production ! Ils cherchent du monde, travail posté le matin ou l'après-midi, aucune qualification requise, un salaire avec les primes largement au dessus du SMIC... Du coup pour faire tourner leur 4ème ligne de production, en place, ils étudient la mise en place d'une robotisation pour effectuer certaines opérations, alors qu'ils ont déployé sur leur mur d'enceinte une grande banderole "ICI ON RECRUTE" . <br /> <br /> Je préférerai conclure par "Quelle ironie !!!", mais je crois quand même que le fonctionnement de notre Société n'est pas au top !
L
Ton cerveau est toujours très actif, ta plume vient de coucher ici certains propos, dont tu m'avais déjà parlé lors d'une sortie vélo :) . A méditer.
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S
Il est toujours temps de méditer, urgent de discuter, et agir est maintenant vital. Un point essentiel doit être bien assimilé : il suffit de s'y mettre !